il y a quelques bancs de bois qui ont des accoudoirs audessous, afin que ceus qui reçoivent leur cène, se puissent mettre à genous, com’ils font. Il y rancontra deux Ministres vieus, dont l’un preschoit en Alemant, à une assistance non guiere grande. Quand il eut achevé, on chanta un psalme en Alemant, d’un chant un peu esloigné du nostre. A chaque verset il y avoit des orgues qui ont esté mises freschemant, très-belles, qui respondoint en musique ; autant de fois que le prêcheur nomoit Jesus Christ, & lui & le peuple tiroint le bonnet. Après ce sermon, l’autre Ministre s’alla mettre contre cet autel le visage tourné vers le peuple, aïant un livre à la mein, à qui s’ala presenter une jeune fame, la teste & les poils espars, qui fit là une petite reverance à la mode du païs, & s’arrêta là seule debout : tantost après un garçon, qui estoit un artisan,
Page:Montaigne - Journal du Voyage en Italie, 1774, vol1.djvu/227
Cette page n’a pas encore été corrigée