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lieu le repas à quatre, cinq ou six bas pour table d’hoste. Ils font un autre article de tout ce qu’on boit avant & après ces deux repas, & les moindres colations ; de façon que les Alemans partent communéemant le matin du logis sans boire. Les services qui se font après le repas, & le vin qui s’y emploïe, en quoi va pour eus la principale despance, ils en font un conte avec les colations. A la vérité, à voir la profusion de leurs services, & notammant du vin, là-mesmes où il est estrememant cher & apporté de païs loingtain, je treuve leur cherté excusable. Ils vont eux mesmes conviant les serviteurs à boire & leur font tenir table deux ou trois heures. Leur vin se sert dans des vaisseaus come grandes cruches, & est un crime de voir un gobelet vuide qu’ils ne remplissent soudein, & jamais de l’eau, non pas à ceus mesme