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qui est piquant & chaut, qu’il meslent à leur pein, & leur pein est la pluspart faict avec du fenouil. Après le repas ils remetent sur la table des verres pleins & y font deux ou trois services de plusieurs choses qui esmeuvent l’altération. M. de Montaigne trouvoit à dire trois choses en son voïage : l’une, qu’il n’eût mené un cuisinier pour l’instruire de leurs façons & en pouvoir un jour faire voir la preuve chez lui ; l’autre qu’il n’avoit mené un valet Allemand, ou n’avoit cherché la compagnie de quelque Gentilhomme du païs (car de vivre à la mercy d’un bélitre de guide, il y sentoit une grande incommodité) ; la tierce, qu’avant faire le voyage, il n’avoit veu les livres qui le pouvoint avertir des choses rares & remarcables de chaque lieu, ou n’avoit un Munster, ou quelque autre dans ses