Page:Montaigne - Journal du Voyage en Italie, 1774, vol1.djvu/195

Cette page n’a pas encore été corrigée

fames y font les buées à descouvert & en lieu publicque, dressant près des eaux un petit fouier de bois où elles font chauffer leur eau, & les font meilleures, & fourbissent aussi beaucoup mieux la vaisselle qu’en nos hostelleries de France. Aux hostelleries, chaque chamberiere a sa charge & chaque valet. C’est un mal’heur que, quelque diligence qu’on fasse, il n’est possible que des gens du païs, si on n’en rencontre de plus habiles que le vulgaire, qu’un estrangier soit informé des choses notables de chaque lieu, & ne sçavent ce que vous leur demandés. Je le dis à propos de ce que nous avions esté là cinq jours avec toute la curiosité que nous pouvions, & n’avions oui parler de ce que nous trouvâmes à l’issue de la ville. Une pierre de la hauteur d’un home qui sembloit estre la piece de quelque pilier, sans façon ny ouvrage, plantée a un couin de maison pour