pour distinguer leurs conditions. On les salue en baisant la main & offrant à toucher la leur. Autremant, si en passant vous leur faites des bonnetades & inclinations, la pluspart se tiennent plantées sans aucun mouvemant, & est leur façon antienne. Aucunes baissent un peu la teste, pour vous resaluer. Ce sont communéemant belles fames, grandes & blanches. C’est un très bonne nation mesme à ceus qui se conforment à eux. M. de Montaigne, pour essayer tout à fait la diversité des mœurs & façons, se laissoit partout servir à la mode de chaque païs, quelque difficulté qu’il y trouvat. Toutefois en Souisse il disoit qu’il n’en souffroit nulle, que de n’avoir à table qu’un petit drapeau d’un demi pied pour serviette, & le mesme drapeau, les Souisses ne le deplient par sulemant en leur disner & si ont force sauces & plusieurs diversité de potages ; mais ils servent
Page:Montaigne - Journal du Voyage en Italie, 1774, vol1.djvu/185
Cette page n’a pas encore été corrigée