reçoit autant d’eau qu’il lui plaict ; & a t’-on les chambres voisines chacune de son bein, les proumenoers beaus le long de la riviere, outre les artificiels d’aucunes galeries. Ces beings sont assis en un vallon commandé par les costés de hautes montaignes, mais toutefois pour la pluspart fertiles & cultivées. L’eau au boire est un peu fade & molle, come une eau battue, & quant au goust elle sent au souffre ; elle a je ne scay quelle picure de falure. Son usage à ceus du païs est principalemant pour ce being, dans lequel ils se font corneter & seigner si fort, que j’ay veu les deux beings publicques parfois qui sembloint estre de pur sang. Ceux qui en boivent à leur coutume, c’est un verre ou deux pour le plus. On y arréte ordinairement cinq ou six sepmaines, & quasi tout le long de l’esté ils sont fréquentés. Nulle autre nation ne s’en ayde, ou fort peu que l’Allemande ; & ils
Page:Montaigne - Journal du Voyage en Italie, 1774, vol1.djvu/180
Cette page n’a pas encore été corrigée