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DE MONTAIGNE.

horologes, ou bien par certenes voiles de bois de ſapin larges & legieres qu’ils logent dans le tuïau de leurs cheminées, qui roulent d’une grande viteſſe au vent de la fumée & de la vapeur du feu, & font aler le roſt mollemant & longuemant : car ils aſſechiſſent un peu trop leur viande. Ces molins à vent ne ſervent qu’aus grandes hoſtelleries où il y a grand feu, comme à Bade. Le mouvemant en eſt très uni & très conſtant. La pluſpart des cheminées depuis la Lorrenne ne ſont pas à noſtre mode ; ils eſlevent des foyers au milieu ou couin d’une cuiſine, & amployent quaſi toute la largeur de cette cuiſine au tuïau de la cheminée. Ceſt une grande ouverture de la largeur de ſept ou huit pas en carré qui ſe va aboutiſſant juſques au haut du logis. Cela leur donne eſpace de loger en un andret leur grande voile qui chez nous occuperoit tant de place en nos tuïeaus, que