Page:Montaiglon - Recueil général et complet des fabliaux des 13e et 14e siècles, tome VI.djvu/56

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

CXLIII

DE L’OUE AU CHAPELEIN

Bibl. roy. de Berlin, Mss. Hamilton 257, fol. 53 a à 53 c.[1]

1
Jadis avint d’un chapelein,
Qui ne fu ne fous ne vilein :
Mout ot à mengier et à boivre
Sus la riviere de Suevre[2],
5Qui de poison est plenteïve.
Le chapelein ot à non Ive,
Por ce que ja ne se remue ;
Une crasse oue avoit en mue ;
C’est .I. oisel de prime vere.
10Or orrez ja con le provoire
Fu bien servi de sa crasse oie,
Com en[3] avendra contrejoie.
Li prestres a s’oue tuée ;
Si a sa meschine mandée,
15Qui n’avoit pas la bouche amere.
Il en ot fete sa commere
Por coverture de la gent,
Por ce qu’il[4] la besoit sovent.
Quant l’oe fu mout trés bien cuite,
20A grant loisir et sanz grant luite,

  1. CXLIII. — De l’Oue au Chapelein, p. 46.

    Ce titre ne se trouve pas dans le manuscrit.


  2. Vers 4 — Il s’agit ici évidemment d’une des rivières qui portent le nom de Sèvre.
  3. 12 — * Com en ; ms., Com il en.
  4. 18 — * qu’il ; ms., qui.