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DU SIXIÈME VOLUME 248

(fol. 6 r"-9 v), et nous le publions plus bas. Le 

contexte du fabliau permet de voir (p. 252-253) que le commencement du conte, où un prêtre est tué d’un coup de corne par un mouton, n’est autre que l’histoire si courte de Haisel, Du Prestre et du Mouton, publiée précédemment (VI, 5o); le poète a soudé à la suite certains épisodes empruntés au Sacristain , puis a com- plété le tout par une fin nouvelle. Nous empruntons à Legrand d’Aussy les quelques li- gnes qui résument en prose le commencement de ce fabliau : [Dou Sagretaig] (( Sire Martin, curé d’un village sur la Seine au-des- « sus de Nogent, alloit de temps en temps en bonne « fortune chez une bergère de sa paroisse. Un jour qu’il « se trouvoit chez elle, et qu’il y étoit dans un moment « de désordre, le bélier du troupeau vient le frapper par n derrière avec ses cornes; Martin tombe à la renverse « et se tue. La bergère va poser le corps à la porte d’un « de ses voisins, nommé Adam; [le fils de] celui-ci » Sa hache prent, si H cort sore; Si l’a sor la teste féru Qu’illou gita tôt estendu. Et ses pères qui l’escouta Tôt maintenant li demanda : « Di va, » fait il, « qu’as tu trové ? — Prestre Martin, un fol prové. Qui chascun jor va agaitant Nostre meison, et espiant Par où il porroit enz entrer. Miaus li venist en pès ester, Car je li ai tele donée, N’iertmais par lui cloche sonée;