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CXXXV

DEL COUVOITEUS

ET DE L’ENVIEUS
Bibl. nat., Mss. fr. 19152, fol. 51 vo à 52 ro ;
Bibl. de Berne, Mss. 354, fol. 111 ro à 111 vo.[1]

1
Seignor, après le fabloier,
Me vueil à voir dire apoier,
Qar qui ne sait dire que fables,
N’est mie conterres regnables
5Por à haute cort à servir,[2]
S’il ne sait voir dire, ou mentir.
Mais cil qui du mestier est fers[3],
Doit bien par droit entre .II. vers[4]
Conter de la tierce meüre,
10Que ce fu veritez seüre
Que dui compaignon à .I. tans
Furent, bien a passé .C. ans,
Qui menoient mauvaise[5] vie,
Que li uns est[6] si pleins d’envie
15Que nul plus de lui à devise[7],
L’autre si plain de covoitise
Que riens ne li pooit sourire.[8]
Cil ert ainsi[9] malvais ou pire,

  1. CXXXV. — Del Couvoiteus et de l’Envieus, p. 211.

    A. — Paris, Bibl. nat., Mss. fr. 19152, fol. 51 vo à 52 ro.

    B. — Bibl. de Berne, Mss. 354, fol. 111 ro à 111 vo.


    Le titre n’est plus le même dans le ms. B, qui fait allusion à l’intervention de S. Martin : « Des sohaiz que sainz Martins dona envieus et coveitos ».


    Publié par Barbazan à la suite de l’Ordene de chevalerie, p. 153, et par Méon, I, 91-95 ; donné en extrait par Legrand d’Aussy, III, 85-87.


  2. Vers 5 — B, Por une haute cort servir.
  3. 7 — fers. B, cers.
  4. 8-9 — Allusion au proverbe entre deux vertes une mûre.
  5. 13 — B, mout male.
  6. 14 — B, Car li uns ert.
  7. 15 — B, à delivre.
  8. 17 — B, Que nus ne lo porroit plus dire.
  9. 18 — ainsi. B, assez.