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le vilain de farbu

Por çu qu’il aprenge[1] et amorge.
El marcié devant une forge
Ot uns feuvres .I. caufer mis[2]
Por les faus et les esbahis[3]
25Que mout souvent i[4] decevoit.
Li vilains garde, si le voit ;
A son fil a dit à droiture[5]
Que fers est boine trouveüre.
Robins lés le fer s’agenoille,
30Si race[6] sus et si le moille,
Et li fers commence à boulir,[7]
Ki caus estoit, de grant aïr.
Quant Robins voit le fer si caut,
Si n’a[8] talent ke il le baut,
35Ançois s’en torne et nel vaut prendre.[9]
Li vilains ki. fu à aprendre
Li dist por qu’il ne l’avoir pris :[10]
« Por çou qu’il ert[11] de fu espris,
Li fers que vous[12] aviés trouvé.
40— A quoi, » fait il, « l’as esprouvé ?
— A çou que desus escopi,[13]
— Et il tantost frist et bouli,
K’il n’a sous ciel fer, s’on[14] le moulle ;
Pour qu’il soit bien caus, qu’il[15] ne boulle :
45Lors sel puet[16] on ensi savoir.
— Or m’as tu apris .I. savoir, »
Fait li vilains, « que je mout pris.
Car mainte fois ai ore pris[17]
A la langue et au doit tel cose
50Qui mout m’ardoit à la parclose ;

  1. 21 — B, Son fil por ce que il.
  2. 23 — B, Ot .I. chaufer gité .I. fevres.
  3. 24 — B, fous et por les chalevres.
  4. 25 — i. B, en.
  5. 27-28 — B :

    Robin son fil prendre lo rueve,
    « Quar fers », ce dit, « est bone trueve. »

  6. 30 et 94 — B, crache.
  7. 31-32 — Ces vers manquent à B.
  8. 34 — B, Dont n’a.
  9. 35 — B, Car il ne lo vialt mie prendre.
  10. 37 — B, Li dist : « Por coi ne l’as, tu pris.
  11. 38 — B, Sire il est toz.
  12. 39 et 76 — « vous » manque à B.
  13. 41-42 — B :

    A ce que je crachai desore
    Et il boli enz ens (sic) l’ore.

  14. 43 — B, Sociel n’a fer, se on. — Mettez à la fin du vers une virgule au lieu du point et virgule.
  15. 44 — B, soit chauz que il.
  16. 45 — B, A ce le poez bien.
  17. 48-52 — B :

    Car j’ai maintes foiées pris
    Tel chose à la main et au doit,
    Sanz essaier qui m’eschaudoit ;
    Mais une autre fois, se je sai,
    Voudré essaier son essai.