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de brifaut

La toille sozlieve de terre
Et mout près de son piz la serre ;
25Si l’aqueust devant à sa cote,
Près à près do vilain se frote
Qui enbatuz s’ert en la fole.
Brifaus en la presse se foule,
Et cil l’a bouté et sachié
30Qu’à la terre l’a trebuchié,
Et la toile li est chaüe,
Et cil l’a tantost receüe ;
Si se fiert entre les vilains.
Quant Brifaus vit vuides ses mains,
35Dont n’ot en lui que correcier,
En haut commença à huchier :
« Dieux ! ma toille, je l’ai perdue,
Dame sainte Marie, aiüe !
Qui a ma toille ? Qui la vit ? »
40Li lerres s’estut .I. petit,
Qui la toille avoit sor son col ;
Au retorner lo tint pour fol,
Si s’en vient devant lui ester,
Puis dist : « Qu’as tu à demander,
45Vilains ? — Sire, je ai bien droit
Que j’aporte ci orendroit
Une grant toille ; or l’ai perdue.
— Se l’eüsses ausi cosue
A tes dras com je ai la moie,
50Ne l’eüsses gitiée en voie. »
Dont s’en vait, et lou lait atant,
Des sa toille fist son conmant,