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LIX

DE GAUTERON ET DE MARION[1]

Paris, Bibl. nat., Mss. fr. 1593, fol. 208 ro.

1
Quant Gauterori se maria,
Marion prist, qui dit li a
Que l’aime molt et est pucele.
La nuit jurent et cil et cele ;
5Son vit au con li apoucha
Et Marion un pou guicha,
Et si roidement l’assailli
C’un grant pet du cul li sailli.
Quant il oï le pet qui saut :
10« Dame », dist il, « se Dex me saut,
Je sai bien et si ai senti
Que de covent m’avez menti ;
Car pucelle n’estiez pas. »
El li respont enelepas :
15« Jel fui, mès je nel sui or mie,
Et vos fetes grant vilenie
Et si me dites grant outrage.
N’oïtes vos le pucelage
Qui s’enfoï quant vos boutastes ?
20Moit vilainement l’enchaçastes. »

  1. LIX. — De Gauteron et de Marion, p. 49.

    Publié par Barbazan, III, 126 ; par Méon, III, 489-440 ; et traduit par Legrand d’Aussy, I, 287.


    Ce fabliau se trouve cité dans la pièce des Taboureurs, publiée par Ach. Jubinal (Jongleurs et Trouvères, 164).