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du prestre et du chevalier

A honnie moi et Gillain.
Dehait amours de capelain,
Ne qui l’aimme par mi le col,
En la fin s’en tient on pour fol,
1045Et je si me retienc à foie. »
Et li Prestres ceste parole
Li laisse dire, si s’acoise ;
A tant si abaisa la noise
Qui est entre li et s’amie.
1050Li Chevaliers n’oublia mie
Son marchiet ne sa couvenenche[1] ;
Et l’Escuier[2] sans demouranche
Apielle ; chieus saut de son lit :
« Que vous plaist, Sire ? — Mon délit
1055Di au Prestre qu’il veigne faire,
Sans atargier et sans atraire.
— Vo delit, biaus sire, de quoi ?
— De che que gésir viegne o moi
Si le [foutrai][3] .III. fois u .IIII.
1060— De Diu me saing, fillum patre ;
Faites le crois, seigniés vous, Sire !
Comment osastes vous che dire ?
— Osai, pour quoi ? — Cose despite !
Che n’afiert fors que sodomite.
1065— Si fait, musars, » fait-il, « à moi.
Je le foutrai, foi que ti[4] doi, »
Fait li Chevaliers hautement,
« Car il est mieus peus voirement
Que ne soit encore s’amie.
1070Encor[5] a il dessous l’eskine

  1. 1051 — * couvenenche ; ms., couvenche.
  2. 1052 — Le ms. porte « Li escuiers » ; il faudrait corriger : Et l’escuier.
  3. 1059 — « foutrai » a été gratté dans le ms.
  4. 1066 — te, lisez ti.
  5. 1070 — Encore, lisez Encor.