Et de sour[1] tous ses autres livres,
Jure li Prestres que .VII. livres
Volentiers vous relaissera
Et conroi nouviel vous donra
Le matin à la matinée,
Se li cuitiés dame Avinée ;
Biaus Sire, et vous li cuiterés[2],
Se vous m’en créés. S’en irés
Demain en vo terre à cheval ;
Je n’aurai ja duel si coural
Se jou vous suic[3] trestout à pié.
Quant j’aurai mon rouchi laissiet,
Sans plus, pour .LX. saus ;
Se n’irés mie comme faus,
Ne com bricons, mais à honnour.
— Foi que je doi nostre Seignour, »
Fait li Chevaliers, « mieus vorroie
Que tu fuisses de ma coroie
Pendus à treu d’une longaigne.
Moult près va que ne te meshaingne
D’un des costés ou d’un brach[4] destre.
Retourne tost, si di au Prestre
Qu’il le m’envoist[5] sans nule atente,
Et si mèche au conte s’entente
C’adont li deverai[6] .X. livres
Et .V. saus cuites et delivres. »
Lors retourna grant duel faisant,
Lui et sa vie despisant.
Et maintenant en la cambre entre ;
Par les boiaus et par le ventre
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du prestre et du chevalier