Page:Montaiglon - Recueil général et complet des fabliaux des 13e et 14e siècles, tome II.djvu/67

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
230
53
du prestre et du chevalier

Ne pores vous avoir nul preu.
Herbregiés vous en autre lieu.
S’ensi estoit, com je devise,
En tel manière et en tel[1] guise
205Pores vous avoir mon serviche
Et de ma nieche et de m’amie
Et mon ostel à vo[2] talent. »
Et li Chevaliers erraument
Respont : « Or dites, je l’orrai,
210Le convenant, et je ferai
Che que moi vendra à talent,
Car il est tout à vo commant
Et au mien ne fust d’autre part
Vous me tierriés pour musart ;
215Pour ce est raison que je l’oie,
D’ont dirai que Dix me doinst joie. »
Fait li Prestres : « Vous me donrés
De tous les mes, dont vous ares
Servi, .V. sols pour convenanche.
220— Par tous les Sains qui sont en France, »
Fait li Chevaliers, « je l’otroi.
— Dont me pluverés vous vo foi, »
Fait li Prestres, « que je serai
Demain paiiés, et si arai
225Mon convenant[3] trestout sans noise ?
— Bien me plaist et nient ne me poise, »
Fait li Chevaliers, « mais c’au mains
Me jurés comme Capelains.
Si me fiancherés vo foi,
230Comme Prestres de bonne foi,

  1. 204 — * En tel ; ms., Et en tel.
  2. 207 — * vo ; ms., mon.
  3. 225 — * convenant ; ms., convent.