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fabliau xxxiii

Que ce ne soit fors ses barons.
Et cil revint à Jakemon ;
Se li a dit : « J’ai fait .V. fois.
— Dont a ele eu despois[1] ? »
265Chou a dit Jakès, li vuihos ;
« Li porchiax esciet en mon los.
— Voire, » fait Mousès, « en non Dé ;
Or venés ; prenc, qant vous volés,
Le porcelet, ki estoit mien ;
270Vous l’enmenrés par le loien. »
A tant s’en sont d’illuec parti.
Qant li jours fu bien esclarchi,
La damoisele s’est levée ;
Si s’est viestue et atornée.
275A la dame congiet a demandet[2]
Et li merchie de son hostel.
Ele li dist : « Ma douce amie,
Perdue avés bonne nuitie,
Car mes maris .x. fois ennuit
280M’en a[3] donné par grant déduit.
Por vous l’a fait ; ne l’en sai gré ;
Ou lit vous cuide[4] avoir trové.
— Gret m’en sachiés, » fait la mescine.
A tant plus n’arieste ne fine ;
285A Hestrées tout droit s’en va.
Et li mauniers tost repaira ;
Si ammaine le porchelet ;
Par dalés lui s’en vint Mousès,
Qui le porciel li ot vendu ;
290Bien le cuidoit avoir perdu.

  1. 264 — Vers faux.
  2. 275 — Vers faux ; peut-être faut-il lire : A dame a congiet demandet.
  3. 193 et 280 — * a ; ms., n’a.
  4. 282 — * cuide ; ms., cuida.