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le meunier d’arleux

Il ert mérit, se Dius plaist bien. »
Dist la dame : « Chou croi jou bien ;
C’est bien et autre tout ensanble. »
Atant s’en entrent en la cambre
175U la pucele se coucha,
Et la dame se retorna.
A l’uis s’en vint, si l’entr’ovri[1],
Puis est venue[2] droit au lit,
Qui fais estoit lès le fouier,
180U la pucele dut chouchier.
Ele s’i chouce, plus n’arieste ;
Saingna son cors, saigna sa tieste ;
A Diu se rent et au Saint pière
Qu’il li doinst bone nuit entière.
185Si fara il, mien ensient.
Se l’aventure ne nous ment.
Car ses maris, mauniers qui ert,
Il et Mousès sont repairiet ;
Par mi la rue vont tout droit ;
190Del molin viennent ambedoit.
Por jesir avuec la meschine
Revint Jakès, ki le desire ;
Mousès l’en a[3] mis à raison :
« Sire, » dist il, « por[4] saint Simon,
195Car faites .I. markiet à mi ;
Certes j’ai un porchiel nouri,
Il a passé .V. mois entiers ;
Celui aurés molt volentiers,
Foi ke doi Diu, sainte Marie,
200Se jésir puis o le meschine.

  1. 177 — * entr’ovri ; ms., entrovi.
  2. 178 — * venue ; ms., venu.
  3. 193 et 280 — * a ; ms., n’a.
  4. 194 — par, lisez por.