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XXXIII

LE MEUNIER D’ARLEUX

Bibl. nat. Man. F. Fr. 1553, anc. 7595,
fo 506 ro, col. 2, à 508 ro, col. 2.[1]

1
Qui se melle de biax dis dire
Ne doit commenchier à mesdire,
Mais de biax dis dire et conter ;
Dès or vos vaurai raconter
5Une aventure ke je sai,
Car plus celer ne le vaurai.
A Palluiel[2], le bon trespas,
.I. Maunier[3] i ot Jakemars ;
Cointes estoit et envoisiés ;
10A Aleus[4] estoit il mauniers ;
Le blé moloit il, et Mousès,
Qui desous[5] lui estoit varlés.
.I. jour estoient au molin
En un demierkes au matin ;
15De maintes viles i ot gens
Qui au molin moloient souvent ;
Il i ot molt blé et asnées.
Maroie, fille Gérart d’Estrées[6],
Vint au molin atout son blé ;
20Le maunier en a apielé ;

  1. XXXIII. — Le Meunier d’Arleux, p. 31

    Publié par M. Fr. Michel, à 100 exemplaires, Paris, Silvestre, 1833, in-8 de viii et 16 p., et donné en extrait par Legrand d’Aussy, III, 256-261.


  2. Vers 7 — « Palluel », à sept lieues d’Arras (Pas-de-Calais).
  3. 8 — mannier, lisez maunier. Cette correction devra être faite chaque fois que ce mot se présentera.
  4. 10 — « Arleux » en Gohelle, à trois lieues d’Arras.
  5. 12 — * desous ; ms., desus.
  6. 18 — Il y a trois Estrée dans le Pas-de-Calais, un dans l’arrondissement de Montreuil-sur-mer et deux dans celui de Béthune.