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fabliau xxxi

Que li Prestres avoir quida
Forment son oirre apareilla
Li Chapelains en sa maison ;
Il a mandé un peliçon,
175Qui valt .XL. sols de blans,
Que I marchéanz de Mielanz[1]
Li vendi[2], qui maint à Provins ;
De la cote serai devins :
Nueve est, de brunète sanguine.
180Maint chapon et mainte geline
Avoit fait à l’ostel porter,
La nuit se vorra deporter
S’emprès quant venra à la nuit.
Ne quidiez que il vos anuit
185Li jors qui si enviz trespasse ?
Li Chapelains n’i fîst esparse,
Ainz a .I. escrin deffermé.
Si com Guillaumes a fermé
En parchemin et en romanz ;
190.XV. livres d’esterlins blans
Estoie[n]t[3] en .I. cuiret cousuz.
Diex, com il sera déçéuz
Que por .I. denier de Senliz
Péust-il avoir ses deliz
195De celui qu’avuec li gerra
S’emprès quant à l’ostel venra.
Ou près de tote la nuitiée.
De parisis une poigniée
A traist et mist en s’aumosnière
200Por doner avant et arrière,

  1. 176 — « Mielanz ». Il y a dans le Gers une petite ville du nom de Miélan ; il est plus probable qu’il s’agît tout simplement de Meulan-sur-Seine.
  2. 177 — * vendi ; ms., viendi.
  3. 191 — * estoient ; ms., estoit.