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fabliau liii

Or soit ore tout en respit
Si recordé ce que j’ai dit.
Mès tu ne sez nule rien dire ;
Tu ne fez rien fors d’autrui lire.
145Tu vas autrui mort conquérant,
Dont tu aquiers maint mal voillant.
Quanques[1] tu as ici jenglé
As tu d’autre leu descenglé ;
Je suis près de ce à prover
150Que tu m’as ci oï conter.
Je n’i vueil mètre plus d’alonge ;
Aconsiurre vueil ta mençonge,
Mès les oevres dont tu te prises
N’as tu pas encor bien aprises.
155En toi n’a se les bordes non,
Ne n’es tu pas de grant renon
Si comme autre menestrel sont
Qui aus granz cors les robes ont.
Mès toi, por qoi les donnoit l’en ?
160En toi n’a proece ne sen,
Dont l’en te doinst .I. oef pelé.
Musart or t’ai bien apelé ;
Tu ne sez ne bien ne honor.
Onques mès, par le Sauveor,
165Ne vi si fol ni si musart.
Va, si te pent à une hart ;
Feus t’arde l’eschine et les flans ;
Va toi repondre[2] souz ces bans
Con povre chose et nice et fole ;
170Et fols est qui a toi parole ;

  1. 147 — Quanque, lisez Quanques.
  2. 168 — repandre, lisez repondre.