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la contregengle

Par tant n’auras de qoi tu vives.
Por ce me poise quant t’estrives
A moi et que tu me deshonte.
Dont te vient il ? A toi que monte ?
115Chascuns ribaus si devient prone
Quant il fet tant que il larrone
.IIII. deniers ou .V. ou sis,
Si veut estre ou haut dois assis ;
Mès tu auras le pelori ;
120Jamès ne t’en verra[1] guéri.
Si t’aït Diex, où emblas tu
Cel sorcot que tu as vestu ?
Or emble tant que tu porras ;
Por .I. pendre quites seras.
125Trop par esprens à .I. besoing ;
Tu n’as de l’autrui chose soing,
Se nel pues tolir ou embler.
Hé Diex ! com vaillant bacheler !
Comme est servanz et de grant pais 1
130Diva, fol ribaus, quar te tais ;
Si te va pendre à .I. gibet.
Tu ne sais rien fors que d’abet,
De mespoins et de fortreture ;
Mès de ce n’ont preudomme cure.
135Ja n’est il nus hom qui Dieu croie
Qui en moustier entrer te voie ;
Tu as toute usée ta pel
En la taverne et au bordel.
Tu trueves ainz c’on ait[2] perdu.
140Or te voi je tout esperdu ;

  1. 120 — Il faudrait lire verras, mais l’s finale manque de même au vers 113.
  2. 139 — * ait ; ms., art.