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la veuve

Et, cant ce vient la matinée,
Si dist : « De bune œre fui née
Ke n’ai mais privé, ne estrange[1],
...........
175Ne brun, ne blanc, ne bis[2], ne roz ;
Or est mes chenevaus[3] derous. »
Or n’a ele soing de lochier[4],
Ne de plaidier ne de closcier,
Ains se fait mult et clere et saine.
180Sovent pour le blanchir se saine,
Et, s’ele a la teste chenue,
A mult envis la porte nue ;
Ains se fait sovent sage et simple,
Et si remet avant sa guimple
185Por ses viez grates recovrir
Ki rasemblent az œs ovrir.
Or[5] n’a ele soing de repunre ;
Il ne l’estœt mie semonre,
S’on fait noces, qu’ele n’i soit ;
190Or n’a ele[6] ne fain ne soit ;
Or ne li faut fors que li rains[7]
Ki le mal li lache des rains ;
Celui acquiert[8] bien et porcace.
Ses enfans en sus de li chace
195Et bece ausi con la geline
Ki desouz[9] le cok s’ageline ;
Nuitons devient, ses escalchire[10],
Et si[11] fait chandoiles de cire,
K’ele offre par us et par nombre,
200Ke Dex des enfans le descombre

  1. 173-174 — La lacune de A est comblée ainsi par B :

    Car je n’ai mais qui me destrange ;
    Je ne creim privé ni estrange.

  2. 175 — blanc ne bis. B, bis ne blant.
  3. 176 — chenevaus. B, cavestres.
  4. 177-186 — Ces vers manquent dans B.
  5. 187 — Or. B, Dont.
  6. 190 — Or n’a ele. B, Ele n’a or.
  7. 191 — B, Il ne li faut ne plus ne mains.
  8. 193 — aquiert. B, porquiert.
  9. 196 — desouz. B, dalés.
  10. 197 — ses escalchire. B, si ses caucire.
  11. 198 — Et si. B, Souvent.