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fabliau xliv

N’avés maison, n’avés ostel
U vous le puissiés bien[1] mener ;
En court terme et en peu de tans
Porrés vous[2] mout avoir d’enfans.
265Alés encor maistre servir,
Car vous ne porrés mie issir. »
Chiex respont : « Certes, non ferai,
Jamais vilain ne servirai.
Mais, se vous volés, s’i soiiés ;
270Se vous volés, si le laissiés.
Et, se ce non, vous di je bien
Que pour vous n’en demourra[3] rien. »
Dont li respont .I. siens parens :
« Marie toi hardiement,
275Et, se tu n’as mie[4] un ostel.
Je te presteroie un cambrel. »
Et chiex respont : « Moût volentiers »,
Qui bien set qu’il en iert mestiers.
Si s’en revient vers sen amie ;
280Cheroit[5] fait k’il l’a fianchie ;
Li prestres fait ses bans hanster
Et dons[6] li pramet à donner ;
Et si n’a nient tant esparnié
Qu’il ait .X. saus de ses deniers
285De quoy il peust ses noches faire ;
Si l’en converra meschief faire.
Si va .I. sien ami proier
Tant k’il ait .X. saus de deniers,
Et li a en couvent, sans faille,
290Que des deniers de revidaille

  1. 262 — « bien » manque au ms.
  2. 264 — « vous » manque au ms.
  3. 190 et 272 — demourra ; ms., demoura.
  4. 275 — « mie » manque au ms.
  5. 280 et 299 — Ne faut-il pas lire « che roit » et « ce roit » ? Le sens reste douteux.
  6. 282 — * Et dons ; ms., Et li dons.