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fabliau xliv

Il vous aime, je l’[1] sai de fi.
— Dame, » fait chius, « le[2] soie merchi,
Et Dix le mire men boin sire.
Je ne li fis onques serviche,
145Mais, s’il avoit de nous mestier,
Nous li feriesmes volentiers. »
Dist la dame : « Je le sai bien ;
A son preu estes et au mien.
Mais .I. Vallès de cele[3] ville
150Nous fait apparier de no fille
Qu’il le prendroit moût volentiers,
Se nous li voliemes aidier,
Et je respondi lues pour vous :
Plus chiere l’auroie avec vous ;
155Vous n’estes mie deputaires,
Ains estes forment deboinaires ;
Qui me fille donroit .I. cop,
Ciertes il me donroit la mort.
Que, par tous sains, c’est uns boins enfes :
160On ne set en li que reprendre,
Qu’ele ne saice bien filer
Et bien pestrir et bien buer.
Et si vous di, par le boin jour.
Que, se je demouroie .VIII. jours
165Ne perderoie, mien escient,
Le pieur louche de chaiens.
En non Diu, et s’est eüreuse.
Et s’est bien sage[4] et bien viseuse.
Mais chiex, qui amenra me fille,
170N’aura pas tout à une fie

  1. 108 et 141 — * jel ; ms., je le.
  2. 142 — Il faut corriger ce vers en supprimant « le ».
  3. 149 — ceste, lisez cele.
  4. 168 — i est saige, lisez s’est bien sage. — uiseuse, lisez viseuse.