Viaus, une vache à lait[1],
Qu’il nel mete en delait[2]
A l’enfant alaitier,
Quant il en a[3] mestier ;
Quar, se saouls n’estoit,
Toute nuit[4] ploerroit,
Si toudroit le dormir,
Quant s’iroient[5] gesir
Toz ceus de la meson[6]
D’entor et d’environ,
Et l’endemain l’ouvraingne[7] ;
Ice n’est pas gaaingne[8].
Por ce di je souvent
Et faz sermonement
Que li fol se[9] chastient
Quant li sage lor[10] dient :
Homme[11] qui fame prent,
S’il n’a estorement,
N’est ja tenuz por sage[12]
A poissant ne à large ;
Quar, se il n’a que prendre.
Tant a il mains à rendre.
N’a garde de larron
Qu’il li brist[13] sa meson.
Ne que par nul[14] engien
Li toille nule rien.
Por ce n’ai je que fere
De nule rien atrere.
- ↑ 231 — B, Une vache à lait (vers faux).
- ↑ 229 et 232 — Ces deux vers manquent dans B.
- ↑ 234 — Quant il en a. B, Se il en est.
- ↑ 236 — Toute nuit. B, Volentiers.
- ↑ 238 — s’iroient. B, en iroit.
- ↑ 239-240 — Ces deux vers manquent dans B.
- ↑ 241 — l’ouvraingne. B, l’on maigne.
- ↑ 242 — pas gaaingne. B, mie gaingne.
- ↑ 245 — se. B, s’en.
- ↑ 246 — lor. B, le. — Après ce vers, B ajoute :
- ↑ 247 — Homme. B, Li hons.
- ↑ 249-252 — Ces quatre vers sont remplacés dans B
Car se il n’a chastel,
Tant a il moins troussel. - ↑ 254 — li brist B, despient.
- ↑ 255 — nult, lisez nul.