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XLI

DES VINS D’OUAN

Bibl. nat., Man. Fr., no 837 (anc. 7218),
fol. 217 ro à 217 vo.[1]

1
Biaus sire Diex, rois debonere,
Qui le pooir avez de fere
Vostre plesir communaument,
Puis vostre resuscitement
5Ne feïstes tele vingnée
Comme ele est ouan devinée.
Chascuns dit, et je m’i acorde,
Que vin sont dur et de mal orde,
Pou plesant et mal acuillable.
10Virge pucelle et amiable,
Por nous toz soliiez prier
Nostre[2] Seigneur, qui oublier
Nous veut, dame, bien le savons.
Se par vous sa grâce n’avons,
15Hé, mère Dieu, comment vivront
Marchéanz qui tels vins bevront.
Plus frez seront au departir
Qu’au commencier, c’est sanz mentir ;
Si est pitiez et grant domage.
20Marchéant vont par mer à nage

  1. XLI. — Des Vins d’ouan, p. 140.

  2. Vers 12 — Notre, lisez Nostre.