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tant et de pénible, et je sais plus d’une œuvre, terminée ou très-avancée, qui, perdue dans des conditions semblables, a été abandonnée et ne sera jamais reprise.

Mon ami M.  Léopold Pannier se mit alors à ma disposition avec une bonne grâce que je ne saurais oublier. Pendant que je m’occupais de fabliaux auxquels je n’avais pas encore touché, il entreprit la collation de ceux dont j’avais perdu la copie, et je lui dois le premier travail d’un certain nombre des fabliaux de ce second volume, dont malheureusement il n’a pas vu la fin. Je comptais partager avec lui la charge de l’œuvre entière, mais sa collaboration, interrompue subitement par sa mort, n’a été que partielle et passagère. Je ne devais pas moins la signaler, pour ne pas être ingrat envers la mémoire d’un homme aussi intelligent, aussi dévoué à l’histoire de l’ancienne littérature de notre pays, et dont la perte est d’autant plus regrettable que sa jeunesse et son ardeur permettaient de compter sur lui et d’en beaucoup espérer.

C’est à la suite de cette mort qu’un jeune ami commun, M.  Gaston Raynaud, sorti, comme M.  Pannier et comme moi-même, de l’École des Chartes, — heureusement pour lui depuis moins longtemps, — a bien voulu s’offrir pour m’aider à mener à fin le recueil des Fabliaux.