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1340
fabliau xxxiv

Dont est si liés qu’i baise terre
Li Prestres, et puis dessière
Sa queste et ses deniers en trait ;
Ne garde l’eure qu’il ait fait ;
1315Moult forment se haste et esploite,
Com chius qui moult avoit grant coite
De soi metre fors de tenchon.
Lors met l’Escuier à raison :
« Amis, enten à ma raison ;
1320Pour ce qu’il n’i ait souspechon, »
Fait li Prestres, « je irai à lui. »
Dont s’en vont maintenant andui,
Et passent l’uis et le planchier,
Tant k’il vienent au Chevalier
1325Qui se gisoit desous sa coste
..............
« Sire, Dix vous doint boine nuit,
Et de cose qu’il vous anuit
Vous desfenge[1] par sa poissanche !
1330— De mal, d’anui et de pesanche
Desfenge[1] vous, Sire Selvestre.
Comment », fait-il, « ne puet-il estre
Que vous vengniés gésir o moi ?
— Non, biau Sire, foi que je[2] vous doi ;
1335Je voeil qu’il[3] ne soit avenu
Pour à perdre[4] le poil kenu
Que j’ai en la barbe et el chief ;
Mais or ne vous soit mie grief.
Car .X. livres arès avant.
1340— Or soies cuites du convent, »

  1. a et b 1329 et 1331 — deffenge, lisez desfenge.
  2. 1334 — Supprimez « je ».
  3. 1335 — * qu’il ; ms., qui.
  4. 90, 26, aperdre, lisez à perdre.