Page:Montaiglon - Recueil général et complet des fabliaux des 13e et 14e siècles, tome II.djvu/103

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
1310
89
du prestre et du chevalier

Li uns .VII. mars, li autres .XX.
Li Escuiers sa voie tint,
Quant ot[1] oï celle parole,
A son Seignor vint, si l’acole ;
1285Biel et courtoisement li conte :
« Volés, Sire, que je vous conte
Toute la vérité vostre oste,
Qui m’a tenu à grant escole,
Et dist que, s’il estoit delivres,
1290Il vous bailleroit les .X. livres,
Et qu’il fust cuites de sa foi.
Il n’a, dist-il, avoecque[2] soi
Or ne argent que ces .X. livres.
Juré le m’a sour tous ses livres
1295Et par bonne foi comme Prestres. »
— Mandé m’a che sire Selvestres ? »
Fait li Chevaliers. — « Oïl, Sire.
— Va dont, » dist-il ; « or li pues dire
Que .X. livres m’envoit avant,
1300Si sera cuites du convent. »
Lors s’en retourne cil arrière
Baus et joians à lie chière,
A grant fieste et à grant déport :
« Arrivés estes[3] à boin port.
1305Foi que doi vous. Sire Selvestre, »
Fait-il. — « Adont, » respont le Prestre,
Comment, amis, sui-ge délivres ?
— Oïl », fait-il ; « mes que .X. livres
Envoies mon Seignor avant,
1310Si serés cuites du convent. »

  1. 1283 — « ot » manque au ms.
  2. 1292 — * avoecque ; ms., avoec.
  3. 1304 — * Arrivés estes ; ms., Averiés estes.