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X

DE BRUNAIN

LA VACHE AU PRESTRE.

Manuscrit F. Fr. 837, fol. 229 ro à 229 vo.[1]

1
D’un vilain conte[2] et de sa fame,
C’un jor de feste Nostre Dame
Aloient ourer à l’yglise.
Li prestres, devant le servise,
5Vint à son proisne sermoner,
Et dist qu’il fesoit bon doner
Por Dieu, qui reson entendoit ;
Que Diex au double li rendoit
Celui qui le fesoit de cuer.
10« Os, fet li vilains, bele suer,
Que noz prestres a en couvent[3] :
Qui por Dieu done à escient,
Que Diex li fet mouteploier ;
Miex ne poons-nous emploier
15No vache, se bel te doit estre,
Que pour Dieu le douons le prestre ;
Ausi rent ele petit lait.

  1. X. — De Brunain, la vache au Prestre, p. 132.

    Publié par Barbazan, I, 41 ; par Méon, III, 25-28 ; et traduit par Legrand d’Aussy, III, 330-331, sous le titre de « la Vache du curé ». — L’auteur de ce fabliau est sans doute Jean de Boves. Cf. Hist. litt., XXIII, 153-4.


  2. Vers 1 — * conte ; ms., cont.
  3. 11 — convent, lisez couvent.