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avant-propos.

le saurons, ceux qui sont encore inédits. Tous les meilleurs sont connus, et nous n’aurons d’autre mérite que de les revoir avec soin sur les manuscrits ; c’est une tâche périlleuse, mais assez facile, en ce sens seulement que les manuscrits des Fabliaux sont aussi rares que ceux des poésies des Troubadours provençaux, que le plus grand nombre même n’existe que dans un seul manuscrit, et qu’à l’exception du manuscrit de Berne tous les manuscrits qui en contiennent un certain nombre sont au Département des Manuscrits de notre grande Bibliothèque nationale. Malheureusement, et sauf de trop rares exceptions, ceux que nous imprimerons pour la première fois sont les plus mauvais, les plus sots, les plus grossiers, parfois même les plus stupidement obscènes ; mais, comme nous faisons œuvre d’éditeur de textes anciens sans pouvoir arriver au grand public qui ne les comprend guère et s’y intéresse assez peu pour ne pas même y toucher, que ceux qui les liront seront ou des philologues ou des historiens, nous n’avons à nous préoccuper ici ni de jugement, ni de choix, ni d’extraits, ni de suppressions. Nous voulons faire le recueil des textes de Fabliaux ; c’est notre devoir, et nous ne pouvons nous y soustraire. Nous ne pouvons que donner et nous devons donner tous ceux qui sont connus, imprimés ou inédits, bons ou mauvais, spirituels ou maladroits, bien ou