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Merveilleux Faictz

Et je ne m’esbahis de riens
Se Nemo a tant d’avantage,
Veu que les gens de son lignage
Sont moult prisez et honnorez
Et en auctorité trouvez
Du sainct Archange Gabriel,
Qui annonça dit bien et bel
À dame Elizabeth ainsin[1]
Que Nemo estoit son cousin :
Nemo est in cognatione[2] tuâ. Lu. 10[3].
Item je puis bien reciter
Qu’à Dieu ne peult nul resister
Que Nemo tout à beau delivre,
Tesmoing Job, disant en son livre :
Deus, cujus iræ resistere Nemo potest[4].
Plus fort l’Escriture raconte
Du bon homme [Job] et nous compte,
Parlant des choses qui sont faictes,
Que, se Dieu les avoit deffaictes,
Nemo les peult édifier :
Si destru[x]erit[5] Deus, Nemo est qui[6] edificet[7].
Aussi, Dieu mercy et la vostre,
Aussi vray que la patenostre,
Il est tenu, comme j’entens,
Combatre à ses propres despens ;
Nemo propriis sumptibus militare tenetur[8].

  1. A : auisin
  2. B : cognotiene.
  3. Luc. I, 61.
  4. Job. IX, 15.
  5. B : dextraxeris.
  6. B : que.
  7. Job. XII, 14.
  8. B : tenet. — Ce texte se rapporte sans doute à celui-ci : « Quis militat suis stipendiis unquam ? » Prima Corint. IV, 7.