Page:Montépin - La Porteuse de pain, 1973.djvu/461

Cette page n’a pas encore été corrigée

demeure, mettant dans sa poche le flacon aux trois quarts rempli de la liqueur canadienne de New York. Il expédia au millionnaire, à l’usine de Courbevoie, la dépêche suivante :

« Prière remettre rendez-vous à demain, ne partirai que lundi prochain. OVIDE. »

Soliveau prit une voiture et se fit conduire place du Châtelet. Il entra dans un café et demanda de quoi écrire. D’une écriture contrefaite, il traça ces quelques phrases :

« La police de Paris recherche une femme nommée Jeanne Fortier, condamnée à la réclusion perpétuelle pour les triples crimes et vol, d’incendie, d’assassinat, et évadée de la maison centrale de Clermont.

« La police parviendrait à découvrir ce qui l’intéresse si l’on faisait assister deux ou trois agents de la Sûreté à un banquet qui se donne aujourd’hui jeudi, à midi précis, chez un marchand de vin de la rue de Seine, à l’enseigne du Rendez-vous des Boulangers, en l’honneur d’une porteuse de pain qui se fait appeler Lise Perrin.

« On fera naître un incident qui contraindra la fugitive de Clermont à livrer son identité. »

Ovide, d’une écriture contrefaite comme celle de la lettre, traça cette suscription :

« Monsieur le chef de la Sûreté, à la préfecture de police. URGENT. »

* * *

À dix heures très précises, Étienne Castel se présentait rue des Dames à la demeure de Melle Amanda, où habitait Raoul Duchemin. L’ex-employé de la mairie de Joigny vint ouvrir.