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tines du Directoire ne sont que des berquinades. — Rappelons souvent cela, afin d’innocenter les nouveaux venus de la littérature, dont les quelques écarts ont pu être incriminés par des ermites de la critique, dont la robe de bure ne cachait pas assez la queue frétillante des diables de 1833.

Lassailly valait mieux que son livre, ce qui ne veut pas dire que son livre ne vaille absolument rien. Vous y aurez remarqué, comme moi, des formules attrayantes et nouvelles, d’heureuses témérités, un certain esprit qui, loin de courir les rues, marche sur la crête des toits.

Ce qu’on ne trouve pas dans les Roueries de Trialph, ce sont des roueries, — et je m’explique difficilement un pareil titre, à moins que le roman lui-même ne soit d’un bout à l’autre une mystification, ce qui pourrait bien être, mais ce que j’hésite à croire : — Lassailly n’était pas si gouailleur.

Abrégeons.

Il y a la beauté du diable, qui est simplement la jeunesse et la fraîcheur. Ne peut-on pas dire aussi qu’il y a la littérature du diable ?

La littérature du diable, — c’est le délire, c’est l’emportement, c’est l’abandon, c’est l’incohérence, c’est tout ce qu’il ne faut pas.