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ce que j’assassine le mari de ma maîtresse devant elle. Je n’ai encore rien vu de cela dans aucune de nos pièces, dans aucun de nos romans. Je ne veux pas devancer le drame de la scène dans le drame de ma vie. La littérature crée des mœurs aux sociétés qui veulent sembler vivre. La bonne décence prescrit le reste aux honnêtes gens qui ont du goût.

Il essaie de soumettre à M. de Liadières cette observation pleine de délicatesse.

Mais le beau vieillard le traite de misérable et lui croise ses deux poings sous le menton.

C’est un ancien militaire, comme tous les vieillards de la littérature.

On arrive dans un endroit écarté, près de la barrière Saint-Jacques.

La femme pleure.

Les deux hommes sautent sur les épées.

Le cocher fume sa pipe, en caressant tranquillement ses bêtes.

Tirade sur le beau temps qu’il fait.

La femme se meurtrit les bras.

Les deux hommes fondent l’un sur l’autre.

Le cocher détourne les yeux.

Tirade sur le duel : « Le duel prouve ce qu’il veut prouver, je le soutiens. On a beau mouler des phrases, tout ce qui n’est pas le duel ment à ceux qui doivent se battre. Le meilleur raisonnement