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était échevelée. Le vieillard soupira. Jamais la majestueuse sérénité de son front chauve ne m’avait inspiré autant de respect ; il me paraissait voir une ondée de lumière descendre sur le visage de cet homme comme un rayon pur de soleil sur la neige éblouissante des Alpes. Oh ! il était beau, ce vieillard ! Qu’il était beau ! »

Reconnaissez le vieillard de Portia, d’Alfred de Musset, ce même vieux à tiroir, — dévasté et noble, — qui défraie toute la littérature d’après Juillet.

Trialph et le vieillard se sont compris dans un seul regard : ils se battront à la pointe du jour.

En attendant, Trialph va diner avec des républicains qui conspirent.

Il sable le Champagne.

Il fume des feuilles sèches d’opium.

Les républicains émettent divers procédés pour se défaire du roi Louis-Philippe.

— Je m’offre, s’écrie l’un d’eux, à le piquer avec une aiguille aiguisée d’acide prussique, en lui donnant une poignée de main, comme il en prodigue aux vils séides qui se foulent au devant de son cheval…

— Quand agiras-tu ?

— Je voudrais bien ne plus souffrir du pied : jamais je ne parviendrais à m’échapper…