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la meilleure et la plus efficace ; j’essayerai un jour de l’appliquer à quelques-unes des œuvres soi-disant considérables publiées depuis vingt ans.

Comme tous les livres de 1833, les Roueries de Trialph débutent par une préface, une longue préface, qui vous monte à la tête comme la vapeur d’une tonne de bière au moment de la fermentation. Cette préface ne dit rien, comme beaucoup de préfaces ; mais au moins elle sait qu’elle ne dit rien, ce qui constitue le premier des mérites négatifs. « Après tout, ce sont mes mémoires que je signe. J’ai nom Trialph. Point de généalogie. Je sais seulement que Trialph vient de Trieilph. Cette expression, dans la langue danoise, signifie : gachis. »

La préface mentirait à sa date, si elle n’amalgamait dans un éblouissant éclectisme Napoléon, Richter, la Morgue, Rabelais, Shakespeare, Robespierre, le préfet de police et Malherbe. Dans sa préface, Trialph cause particulièrement delà République, qu’il voudrait savoir possible ; mais, hélas ! murmure-t-il, on ne rencontre plus personne de bonne volonté : « En France, quel citoyen échelonnera humblement sa capacité à me cirer mes bottes de poëte crotté ? » Ainsi raisonne Trialph. En littérature, il paraît n’être d’