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personnes qui disent : Je l’ai connu ! voilà tout. Du reste, de la passion, des événements, de la douleur, des larmes tant qu’on en veut, de la raillerie parisienne, rognures des petits journaux sanglants, de la verve, du coup de fouet ; — et enfin, au bout de tout cela, la vérité, la grande vérité, qui se porte caution de votre attendrissement !

Les choses qui sont arrivées à Lassailly ne sont-elles pas aussi intéressantes que les choses qui ne sont pas arrivées aux personnages d’Alexandre Dumas ? Sa folie ne vaut-elle pas les folies inventées ? Ses amours — ces mystérieuses amours de Lassailly pour une grande dame avérée — ne peuvent-elles être comparées aux amours d’imagination ? Meurent-ils autrement, les Arthur d’in-octavo ?

Une des choses qui me font aller vers l’autobiographie, de si bas qu’elle parte, c’est la défiance de ma sensibilité, qui ne veut pas, autant que possible, se laisser intéresser à faux ou à vide.

Les Roueries de Trialph sont évidemment une autobiographie déguisée. Comme ce livre est rare, — je ne sais pas pourquoi, — et qu’il offre en outre mille curiosités de sentiment et de style, on souffrira que j’en fasse le dépouillement analytique. Selon moi, la critique rétrospective est