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« À Monsieur A. G., rue Montyon, 19, à Paris.

» Mon cher Monsieur,

» Je n’ai jamais eu l’intention de vous dire que vous n’aviez pas de cœur, car j’aurais cru alors vous faire une véritable offense. Dans la conversation que vous me rappelez, j’ai voulu seulement vous exprimer le regret que j’éprouvais de vous voir employer le remarquable instrument lyrique que vous possédez à la glorification exclusive de la matière et à l’apothéose trop fréquemment répétée de la Vénus bête, selon l’heureuse expression de Léon Gozlan. Cette divinité est déjà suffisamment idolâtrée par la jeunesse moderne, et elle n’a pas besoin de l’hommage des poètes, ou de ceux qui veulent le devenir, pour attirer des adorateurs. Avec une familiarité autorisée par la sympathie que vous m’avez inspirée, je vous ai dit que vous aviez besoin de vivre. Je vous le dis encore, et je pense que vos amis, s’ils le sont véritablement, vous le diront comme moi. Je n’ai ni l’intention ni la prétention de vous rédiger un programme littéraire, mais je vous ferai remarquer que l’école à laquelle vous appartenez compte parmi ses mem-