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tions des directeurs de théâtre et des directeurs de journaux ; — il opta en faveur de ces derniers ; ce fut un tort au point de vue de ses intérêts matériels. M. Buloz, le propriétaire de la Revue des Deux Mondes, prenant ses rédacteurs partout où il les trouvait, dans les chancelleries comme dans les coulisses, prit Henry Murger au théâtre des Variétés, et il lui fît monter ce petit escalier de la rue Saint-Benoît, qu’ont monté la plupart des illustrations de notre époque. Je ne sais si cette rencontre fut un bien pour Murger ; je crois cependant que la Revue des Deux Mondes a étouffé en lui la note joyeuse au profit de la note mélancolique, et rien au monde ne m’empêchera de regretter le développement de la première, qui me semblait la plus riche et la plus variée.

Lié par un traité presque exclusif à ce recueil, le premier par les traditions, et où chaque nouveau venu est involontairement amené à laisser quelques pans de sa personnalité, Murger y publia, pendant une période de sept ou huit années, ces romans dont les titres rappellent aux lecteurs tant d’heures délicieuses : Claude et Marianne (devenue en librairie le Pays latin), les Buveurs d’eau, Adeline Protat, les Vacances de Camille, le Dernier Rendez-vous. Cette dernière œuvre, qui n’a peut-être pas plus de