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place de secrétaire chez un grand seigneur russe lui fut offerte : il l’accepta. Hantant le quartier Latin, qui était alors un Paris dans Paris, il s’y lia avec une bande de jeunes gens qui, depuis, se sont tous créé d’importantes positions : — avec M. Auguste Vitu, aujourd’hui l’un des principaux journalistes politiques ; avec M. Champfleury, le romancier si discuté et si populaire ; avec M. Fauchery, l’ex-correspondant-voyageur du Moniteur ; avec MM. Théodore de Banville, d’Héricault, Charles Baudelaire, Barbara, Gustave Courbet, Bonvin, Armand Barthet, et tant d’autres.

La publication périodique des Scènes de la Bohème, dans le journal le Corsaire, le mit en lumière pour la première fois. On ne publie pas impunément à Paris une vingtaine de nouvelles pleines de sentiment, d’originalité et d’esprit. Un éditeur à ses débuts, M. Michel Lévy, s’empressa de les réunir en volume ; un vaudevilliste, dont quelques succès avaient consacré le nom, M. Barrière, offrit de les grouper en une pièce en cinq actes. On se rappelle la réussite sympathique de la Vie de Bohème. Du jour au lendemain, Henry Murger se vit l’objet des sollicita-