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caractéristiques d’Édouard Ourliac que cette préoccupation du grotesque dans les noms : de là les personnages de Lafrimbolle, de Paillenlœil, de Croquoie, de Parpignolle, de Laflèche, de Montgazon, de Ledrôle, etc., etc. Une des aventures de Nazarille a pour titre : le Souverain de Kazakaba ; elle fut, lors de son apparition, l’objet de critiques assez dures, car elle agitait à la fois des questions philosophiques, politiques & religieuses. On y voit Nazarille débarquant sur une terre sauvage, & proclamé roi par les naturels sous le nom de Las-Sou-Po-Chou. Des parallèles entre l’état de nature & l’extrême civilisation découlent de ce thème, joyeusement abordé. Les réclamations furent telles que, dans la dernière livraison du Souverain de Kazakaba, Édouard Ourliac se crut obligé d’ouvrir une parenthèse au milieu de son récit :

« Je vous entends, baudets soucieux. — Quoi ! c’est lui qui écrit cela ! peccaïré ! Il a tant d’esprit d’ordinaire. Combien c’est regrettable, j’en suis tout contristé ; hi han ! hi han ! — Encore un coup, merci ! Mais quoi, mes frères, quand des milliers de faquins inondent la France de leurs inepties ; quand les cochers ivres ne daignent plus charbonner les murs, puisqu’ils ont sous la main le papier des gazettes ; quand nous voyons en plein soleil les trésors de génie, d’esprit & d’invention, que l’af-