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jeune. Bien qu’il n’eût pas trente ans, il se sentait déjà fatigué de la vie au jour le jour. On le conduisit dans la maison d’un chef de bureau au ministère de la guerre ; il plut ; on le savait spirituel, on le maria. Ces choses se passaient en avril 1842.

Édouard Ourliac vit s’accroître son talent dans les deux années qui suivirent son mariage. Tout en cédant encore, par intervalles, aux sollicitations des directeurs de journaux qui lui demandaient, comme à M. Galland, quelques-uns de ces contes légers qu’il contait si bien, il accorda une part plus large à la veine de sensibilité qu’il s’était ouverte. Brigitte & les Garnaches, deux œuvres étendues & dont nous parlerons plus tard, sont de cette époque.

On doit attribuer à cette recrudescence de travail le rapide développement d’une maladie des bronches qui se manifesta chez Édouard Ourliac. Cette maladie inspira de graves inquiétudes à ses amis.

Le mal d’Édouard Ourliac empirait de jour en jour. Il chercha un refuge dans la pratique de la religion catholique ; ce fut un nouveau sujet d’étonnement ; il laissa s’étonner, & toussant, crachant, amaigri, pâli, il prit le chemin qui monte à ta rue des Postes, chez les Pères Jésuites. Là on le consola comme on put. Sur