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Joséphin. – J’en ai soulagé l’indigence… où je me trouvais.

Le père. — Seigneur du ciel ! il me manquait cela sur mes vieux jours. C’est fini, je n’ai plus de fils ; car je rougirais d’appeler ainsi un mauvais sujet, qui faisait mon orgueil & ma consolation. C’est ainsi que vous reconnaissez les sacrifices que j’ai faits pour vous : je me privais des aliments les plus grossiers, & Monsieur dissipait mon avoir dans la capitale avec ces femmes légères, l’opprobre de leur sexe ! Vous avez fréquenté ces repaires où l’on commence par être dupe & où l’on finit par être fripon. Le chemin du vice est rapide ; de là à l’échafaud il n’y a qu’un pas. Grand Dieu ! un Vidalot sur l’échafaud ! Retirez-vous de ma présence, montez dans votre chambre jusqu’à nouvel ordre ; je vous chasse !

Joséphin, tendant la main. — Vous me donnerez ma pension ?

Le père. — Vous levez la main sur moi ! Frappez, frappez le sein de votre père ! frappez les entrailles qui vous ont porté, les mamelles qui vous ont allaité !

Joséphin. – Papa, calmez-vous, songez qu’il y a des dames.

Le père. — Cela m’est bien égal, je ne me connais plus. Ah ! vous m’injuriez ! Battre son père, vil passe-temps ! indigne d’un bon fils ! »

Ici la parodie est complète ; elle dérive de Robert Macaire, cette pièce monstrueuse qui a exercé autant d’influence sur les mœurs du dix--