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bliés, & dont il était le premier à rougir plus tard[1].

Sa jeunesse fut gaie, ou du moins elle revêtit toutes les apparences de la gaieté.

On cite de lui vingt traits. C’est Édouard Ourliac qui, après les trois journées de juillet 1830, avait imaginé de se rendre sous les fenêtres du palais des Tuileries, un drapeau tricolore à la main, & suivi d’une bande de gamins recrutés sur son passage ; là, il appelait à grands cris le roi Louis-Philippe, & lorsque le roi Louis-Philippe paraissait au balcon, Ourliac le priait de chanter la Marseillaise. Le roi, que de récentes ovations populaires avaient rendu l’esclave de ses moindres sujets, accédait avec un gracieux sourire à l’invitation du jeune porte-drapeau ; &, la main sur son cœur, les yeux au ciel, dans une pose que la peinture officielle a immortalisée, il répétait le chant de son adolescence, dont Ourliac & les siens entonnaient le refrain en chœur. Cela dégénéra tellement en scie, que le monarque-citoyen finit par s’en aper-

  1. L’Archevêque & la Protestante & Jeanne la Noire parurent chez Lachapelle, un éditeur étrange, qui payait ses romanciers (quand il les payait) par les plus extravagants moyens, avec des sacs de sable ou des charrettes de pavés, par exemple. Lorsqu’on l’avait bien pressé, il finissait par vous indiquer un acheteur, lequel ne manquait jamais d’habiter d’impossibles banlieues.