— Certainement. Ignorez-vous donc que j’ai fait jouer autrefois un vaudeville au théâtre de la rue de Chartres ?… un vaudeville, presque un opéra comique.
— Et qui s’appelait…
— Attila… rien que cela. Mais le temps des regrets est passé. Revenons à votre organiste.
Son regard s’était arrêté avec bienveillance sur M. Bazille.
Il réfléchit un instant, puis il lui dit :
— Pourquoi ne vous adressez-vous pas à Alexandre Dumas ?
— J’y ai souvent pensé, répondit M. Bazille, mais…
— Mais quoi ?
— Je n’ai jamais osé… Lui si grand, moi si petit… De quel front me présenter à lui sans recommandation ?
— Eh bien ! dit Béranger, allez le trouver de ma part ; je le connais, il a bon cœur, il fera certainement quelque chose pour vous.
— Eh quoi ! cher maître, s’écria M. Bazille, vous m’autorisez à me prévaloir de votre illustre nom ?
— Absolument ; allez chez Dumas.
— Seul ?…
— Non, ajouta Béranger avec son inexprimable sourire ; allez-y avec M. le curé.
M. Jousselin était loin de s’attendre à ce coup droit ; il fit un soubresaut sur sa chaise.
— Avec moi ! s’écria-t-il plein de surprise.
— Certainement.
— Et pourquoi ?
— Parce que M. Bazille est non seulement votre protégé, mais votre organiste, et que nul mieux que vous ne peut attester son talent.
— C’est vrai, dit M. Jousselin ; cependant…
— Soyez assuré, M. le curé, ajouta Béranger, que