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petits mémoires littéraires

« Il est absolument impossible à mon beau-père de vous remercier lui-même de l’intérêt que vous prenez à sa santé. Quand il sera rétabli, vous apprendrez par lui tous les détails de sa maladie. Vous lui enverrez alors, comme auparavant, des vers pleins de facilité et de sel… Je n’ai de vos épîtres que celles qui sont arrivées depuis que le malade ne reçoit rien directement. Dès qu’il sera remis, nous réunirons le tout et nous le ferons brocher. »

Et nous le ferons brocher ! Après cela, il n’y a plus qu’à tirer l’échelle. Ô cruel gendre ! Il assène le coup du lapin à François Grille, qui, cette fois, baisse la tête et se tait définitivement…

Définitivement ? — Van den Zande, soigné par M. Andral, lutta quelques semaines encore ; puis les rhumatismes revinrent à l’assaut, et sur tous les points : ils gagnèrent la poitrine. Le 1er avril 1853, cet excellent homme rendit le dernier soupir. La veille, l’abbé Lavigerie, — l’abbé du dîner d’anniversaire, — était venu le voir ; mais après quelques mots de politesse, Van den Zande l’avait renvoyé.

Le tour de Grille vint quelques années plus tard.

Aujourd’hui ces deux aimables esprits, réunis pour toujours, devisent sans doute dans ce Paradis des bibliophiles si curieusement décrit par mon ami Charles Asselineau en une rarissime plaquette.