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CHAPITRE III

Le baron Taylor ratant son enterrement. — Méry et le petit bossu. — Une rue de Boulogne-sur-Mer.

Le baron Taylor, je me ferais tuer pour lui ! s’écriait un obscur figurant du théâtre de la Porte-Saint-Martin.

Sa vie est des plus connues ; elle s’est toujours passée au grand jour. S’il a travaillé pour lui dans les premières années, il s’est mis bien vite à travailler pour les autres. Rédacteur des Voyages pittoresques dans l’ancienne France, il a donné de l’ouvrage à Bonnington, à Géricault, à Miclialon, à Dauzats, à Ciceri, qui étaient des jeunes alors, et qui ont exécuté sous sa direction des lithographies remarquables et très recherchées aujourd’hui, — celles de Bonnington particulièrement.

Commissaire royal à la Comédie française, son premier acte a été d’en ouvrir les portes à l’école romantique. De cette période aussi date sa sollicitude pour les comédiens. Il les protégeait, les encourageait et personnellement savait les défendre.