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petits mémoires littéraires

M. Henri Cherrier, notaire, rue Jean-Jacques Rousseau, me communique à ce sujet une note manuscrite de son père, ainsi conçue :

« Au mois d’avril 1855, je causais avec un ouvrier peintre occupé à peindre les façades de ma maison. Nous parlions de ces affreux quartiers qui avoisinent l’hôtel de ville, et qu’heureusement on est en train de faire disparaître. Cet homme me parlait de la rue de la Vieille-Lanterne et m’apprit que c’était lui-même qui avait dépendu le malheureux Gérard, aidé d’un sergent de ville. Le corps était encore chaud. On courut chez le commissaire de police, qui ne voulut pas se déranger ; chez un médecin, qui ne vint qu’une heure après… »

Ce commissaire de police était-il le même que M. Blanchet, « l’homme d’une grande intelligence ? » Je ne m’étonne plus qu’il n’ait rien découvert.

Encore quelques notes cueillies çà et là dans les livres relatifs à cette tragique aventure :

« Était-il arrivé à ce triste lieu par hasard ? L’avait-il cherché ? La maîtresse d’un logis à la nuit, situé dans la rue, aurait dit, prétend-on, qu’elle avait entendu frapper à sa porte vers les trois heures du matin, et, quoique tous ses lits fussent occupés, qu’elle avait eu comme un regret de n’avoir pas ouvert. Était-ce vrai ? était-ce lui ? »

(Champfleury. Grandes figures d’hier et d’aujourd’hui : Balzac, Gérard de Nerval, etc. Paris, 1861.)

« C’était là, pendu avec un cordon de tablier dont les deux bouts se rejoignaient sur sa poitrine, et les pieds presque touchant terre, qu’un des hôtes du